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Et si on écoutait, tout simplement ?

Par Marie-Hélène Chalifour. 

Pendant le congé des Fêtes, j’ai visionné le documentaire « Pas facile d’être mère » de Sophie Lambert. Elle recueille les propos de mamans qui ont vécu une grande désillusion de la maternité lorsqu’elles sont devenues mère pour la première fois. J’ai été très touchée par l’authenticité et la vulnérabilité de ces mamans. Pour être honnête, je me suis reconnue lors de certains passages…Mon chum était aussi dans le salon lorsque j’ai visionné le documentaire. À la fin, il m’a dit : « On dirait que tu n’es pas toute seule à te poser toutes ces questions… ». Alléluia! Il venait de comprendre que je n’étais pas un être à part avec mes inquiétudes et mes questionnements, mais tout simplement une MAMAN, avec tout ce qui vient avec. Comme le résume si bien Bianca Gervais dans le reportage lorsqu’elle parle du « clash » de la maternité : « […] c’est le plus beau qui côtoie, je trouve, le plus difficile, et puis tu valses vraiment entre les deux ».

Je constate que de plus en plus de mamans se permettent de nommer ces moments plus difficiles de la maternité, notamment sur le web via de nombreux blogues. Et tant mieux. J’ai par contre l’impression de devoir assumer fois mille nos propos, car la rétroaction que nous pouvons recevoir des internautes est parfois peu nuancée, malheureusement. Il est facile de se sentir totalement inadéquate. Comme le dit Fanny Britt dans ce documentaire : « Il faudrait plus de solidarité sur les réseaux sociaux, des femmes solidaires et libérées de l’égo de compétition. ».

Image tirée de : http://img.20mn.fr/tegR_Xv9RvG-U0vaWdJ8cg/648x415_mamans-mumaround-16e-arrondissement-pris-habitude-reunir-chaque-mardi-matin-cafe-quartier.jpg

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Et dans « la vraie vie », ose-t-on dire à notre mère que l’on a besoin d’aide parce qu’on est épuisée ? À nos amies, que l’on a arrêté d’allaiter parce qu’on en avait juste plus envie, tout simplement ? À notre belle-mère, que l’on a recours aux services d’une femme de ménage, même si on est en « congé » de maternité, parce que l’on a décidé de prioriser autre chose ? Pourquoi donc a-t-on parfois tant de difficultés à s’écouter, à s’assumer et à se faire confiance dans nos décisions ? Je sais, de multiples facteurs peuvent en être à l’origine. J’ai envie de vous en parler d’un seul…l’écoute. Et là, je m’adresse aux personnes qui ont la chance de recevoir les confidences d’une maman. Écouter, juste écouter. C’est un concept qui semble si simple. Écouter sans donner de conseil, sans se comparer et sans juger, c’est un art. Malgré toutes nos bonnes intentions, on peut le faire sans même s’en rendre compte. Et oui, il peut être difficile d’accueillir un déversement d’émotions d’une personne qu’on aime. En disant peu, on a l’impression de la laisser en plan. Et pourtant…un poème de Virgina Satir :

« Mais lorsque tu acceptes comme un simple fait
Que je sente ce que je sens,
Aussi irrationnel que ce soit,
Alors je peux cesser de vouloir te convaincre,
Et travailler à comprendre ce qui se passe en moi. »

Maintenant, je vais m’adresser à notre belle communauté de mamans. Pouvoir échanger entre nous est très important et très précieux. D’entendre que d’autres femmes comme moi ont vécu ou vivent actuellement la même chose que moi fait du bien. Parler du difficile, mais aussi du doux et du beau, ne permet pas seulement de « jaser ». Cela nous rassure, nous fait réfléchir, nous outille, nous donne de l’espoir et nous rappelle comment on les aime dont nos enfants. Que l’on est chanceux de pouvoir les accompagner dans leur cheminement vers la vie adulte et par le fait même, de nous faire grandir comme humain. Pour ressortir « nourrie » de ce temps entre mamans, il est important d’éprouver de l’amour et du respect pour soi d’abord, et pour les femmes comme nous ensuite…

Si vous désirez visionner le documentaire, il est accessible via internet jusqu’au 3 février 2017.