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Entouré mais seul

Par Caroline Charpentier.

Est-ce que ça vous arrive, des fois, de savoir que vous êtes très bien entourés, savoir que vous pouvez appeler qui vous voulez au moment qui vous convient mais vous sentir seul?

On a des ami(e)s, un(e) conjoint(e), des proches, de la famille, des collègues et, on arrive à se sentir seul. Pourquoi donc?

85_AVY me semble que ça ne fonctionne pas, avoir tout ce soutien et se sentir seul. Et là, je parle en plus d’un soutien de qualité. Ce que je trouve d’autant plus triste, c’est que certaines personnes ne peuvent même pas compter sur un soutien de qualité.

J’ai l’impression que ce sentiment survient quand on est confronté à une situation difficile et qu’on se doit de la gérer. Même si on en parle et qu’on a du soutien, au bout du compte quand on se retrouve face à soi-même, on réalise que c’est tough car on ne peut pas dépendre de son entourage 24 heures sur 24 heures.

Benoît Cliche, qui malheureusement est décédé des suites d’un cancer du cerveau, l’expliquait bien dans son documentaire Le trou dans ma tête: «J’ai beaucoup de monde autour de moi mais c’est sûr que je me sens seul parce c’est à moi que ça arrive là, tout seul.»

On fait quoi? On sait qu’on a le soutien qu’on veut. Ok. Mais qu’est-ce qu’on peut faire quand, à certains moments, on se sent seul?

Je pense qu’il est important d’en prendre conscience.  «Je sais que malgré le soutien que j’ai, je me sens seule parce que c’est moi, uniquement moi, qui est confrontée à cette situation.»  86559748_o

On nomme ses émotions (je sais, ça revient souvent ce maudit nommage d’émotions mais c’est un truc!). «Je me sens fâchée. Je me sens seule. Je me sens désemparée.» Dites-le comme vous le voulez mais, nommez vos émotions, SVP!

Un moyen qui m’aide beaucoup est d’écrire. Avant c’était loin d’être un réflexe. Maintenant, je prends le temps de m’asseoir et j’écris. Ça fait tellement du bien. Je dis tout ce qui se passe dans ma tête, sans filtre. Quelle jouissance de jurer comme je le veux! Ça permet aussi de diminuer ce sentiment de gêne qui peut survenir face à l’entourage quand on a l’impression de répéter souvent les mêmes choses.

Sur les réseaux sociaux, il existe beaucoup de groupes de soutien sur différents thèmes qu’on peut joindre: TDAH, dépression, séparation, traumatisme cranio-cérébral, autisme, vie de famille, etc. Je crois en l’efficacité de ces groupes qui peuvent amener du soutien alors qu’on se retrouve avec des gens qui vivent la même problématique. Ce peut être une forme d’exutoire. Ça permet de réaliser qu’on n’est pas seul, que d’autres ont les mêmes questions qu’on a ou qu’ils passent par les mêmes étapes. Même, on peut trouver de l’aide pour des services qu’on ne connaissait peut être pas. De nouveaux liens d’amitiés peuvent se développer alors qu’on vit la même difficulté. Je tiens toutefois à noter qu’il est bon de demeurer prudent :  si on réalise que ces groupes nous découragent davantage qu’il nous fait du bien, il est peut être mieux de prendre nos distances. Car oui on vit des problématiques similaires mais chaque situation, chaque cas, chaque rétablissement est unique. Et aussi, des fois le partage d’informations est si grand qu’on peut se sentir perdu dans tout ça.

Je crois qu’il suffit d’identifier des stratégies qui amènent un petit baume sur ces émotions qu’on vit pour diminuer ce sentiment de solitude.

Mettons qu’on jase pour jaser, quels sont vos trucs?!