Blogue

L’amour qui libère

Par Annie Murphy.

Le thème de l’amour a beaucoup été abordé durant la dernière semaine. Je ne parle pas de l’amour entre deux personnes nécessairement, mais l’amour à grande échelle. Dans un monde où l’amour régnerait en maître, nous éviterions plusieurs drames et catastrophes.

Étant une trentenaire célibataire, j’ai longtemps été tiraillée et confuse quant à la définition ultime de l’amour et j’ai finalement compris une chose : l’amour a plusieurs définitions. À travers les âges, les époques et les différentes cultures, le concept de l’amour a autant de définitions différentes les unes que les autres qu’il y a de personnes. Dans ce cas-ci, vous comprendrez que je parle de l’amour entre deux personnes (me suivez-vous toujours?). Toutefois, l’amour à grande échelle ne revêt, selon moi, que d’une seule et unique définition : l’amour, c’est être ouvert à l’autre et à l’accepter tel qu’il est. Aussi simple que ça. Évidemment, c’est plus facile à dire qu’à ressentir dans nos vies parfois tumultueuses.

Entretenir la haine, c’est se ronger de l’intérieur. Je me souviendrai toujours d’une phrase de ma belle amie Saryka : « Quand tu ne pardonnes pas, ce n’est pas à l’autre que tu enlèves quoique ce soit, c’est à toi-même ». Nous sommes habitués à ressentir des émotions négatives lorsque nous sentons que les autres négligent ou n’accordent pas d’importance à nos désirs et besoins. Nous nous sentons alors utilisés, rejetés ou même ridiculisés. Nous attendons beaucoup des autres alors qu’il vient le temps d’alimenter notre bonheur et notre bien-être.

Un jour, j’écoutais la grande regrettée Maya Angelou à la télé et depuis, j’ai cette phrase qu’elle a dite qui me traverse la tête continuellement : « Love liberates. It doesn’t just hold, that’s ego. Love liberates. » (l’amour libère. Ça ne retient pas, ça c’est l’ego. L’amour libère).

annie citation

J’ai tellement trouvé ça beau que j’ai décidé de méditer là-dessus. Par le hasard des choses, je suis tombée sur le livre L’art de la méditation du moine bouddhiste Matthieu Ricard dans lequel il abonde dans le même sens. Le véritable amour, est celui que l’on donne sans attente de retour. Si nous attendons une réciprocité pour l’éprouver et le nommer, c’est que nous cherchons d’abord à nourrir notre ego et non pas à aimer. J’ai décidé de tenter d’appliquer cette notion à ma vie. Malgré certaines difficultés à y arriver, les premiers changements que cela a apporté dans mon existence me font un bien immense en plus de me libérer d’un poids gigantesque.

En quoi est-ce que cela m’a amenée à lâcher prise? Parce que lorsqu’on s’arrête, on réalise le stress immense et le temps précieux perdu que nous cause l’attente de réciprocité; on comprend qu’on se ronge de l’intérieur plus qu’on se nourrit. J’ai décidé d’aimer, même si le bonheur de ces personnes aimées passe par mon absence dans leur vie. Je les aime, je veux leur bonheur, donc je les libère et les laisse aller où bon leur semble, même si leur chemin se sépare du mien. Le sentiment exaltant que ça apporte à ma vie de simplement me réjouir d’aimer plutôt que de me réjouir d’aimer quelqu’un qui m’aime en retour est magnifique. Il n’y a rien de plus beau que l’amour réciproque, mais l’amour tout court a sa franche beauté aussi. On parle ici de relations avec des personnes précises, mais il pourrait en être identique pour de parfaits inconnus.

Une des méditations que j’adore et qui aide grandement à développer ce sentiment d’amour à grande échelle est la méditation de la compassion. J’aime particulièrement celle que Nicole Bordeleau offre sur son album de méditations. Il s’agit de visualiser une lumière brillante d’amour qui part de l’intérieur de nous et de l’imaginer se diffuser partout dans le monde; sur l’humanité entière et réciter ces quelques phrases :

« Que la vie vous soit douce. Que vous soyez libres de toutes souffrances physiques, que vous soyez libres de toutes souffrances morales. Que vous soyez en santé, que vous soyez en sécurité. Que vous soyez bien, que vous soyez en paix. »

Des études scientifiques ont prouvé que pratiquer la méditation de la compassion durant deux semaines et ce, à raisons de quelques minutes par jour, apporte des modifications à la plastie du cerveau et développe le siège de la compassion et donc, de l’amour. Nous devenons meilleurs simplement en aimant et notre bonheur s’en trouve décuplé.

Et si on investissait quelques minutes par jour pour aimer…

Pour aimer grand, tout simplement.