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La compétition parentale

Eve Annabelle Saintonge

Eve Annabelle Saintonge

Cet article a été rédigé par Eve Anabelle Saintonge, psychoéducatrice et maman.

Trouves-tu qu’il y a beaucoup de compétition entre parents?

C’est la question que m’a posée une amie qui envisage de peut-être avoir des enfants.  Malheureusement, ma réponse était oui! Mais une chose est certaine, c’est que je déplore vraiment ce phénomène.

Autant, lorsque j’étais enceinte, des amis, de la famille et des étrangères du quartier ont couru pour venir à mon aide en me partageant des ressources, me proposant de l’aide, ou en me partageant leur vécu.

De l’autre côté, j’ai été incluse à mon insu dans une compétition de la meilleure poussette (?!?!?!). Une poussette. C’est une poussette, non?

Pour donner suite à cela, je suis allée dans un groupe de mamans. Quel âge a ton bébé? Quel est son poids? Quelle est sa grandeur? Oh, elle fait seulement cela?! Moi, à son âge elle en faisait plus! Elle avait plus de cheveux, les yeux plus grands ouverts, plus de boutons, plus… moins… plus… moins… Elle ne fait pas ça, toi?! (En passant, mon bébé n’est pas juste une statistique à laquelle se comparer. Elle s’appelle Rosalie et elle a un beau tempérament. Tu aimerais apprendre à la connaitre?)

En fait, je m’en fous un peu de ce que fait ton enfant parce qu’au bout de la ligne, comme  pour toi, ce qui est le plus important pour moi, c’est le bon développement de ma Rosalie.

Pour revenir à la question de mon amie. Oui, il y a de la compétition. Fait #1 : je vais me faire juger. En bien ou en mal, je n’ai aucun contrôle. Fait #2 : la seule chose que je peux contrôler, c’est mon attitude par rapport à ces jugements.

Alors la question est plutôt : pour moi, qu’est-ce qui est vraiment important? Parce qu’au final, ces personnes prennent la place que seulement moi je veux leur donner. Je rumine ce qu’une maman a dit dans un groupe virtuel avant de dormir? C’est moi qui la laisse venir nourrir ma compétition et du même coup, mon insomnie et mon anxiété.

Pour moi, ce qui est plus important, c’est la qualité de la relation avec ma fille. Tant pis s’il n’est pas habillée à ton goût, tant pis si tu aimes plus ma poussette que la tienne. Après tout, j’aimerais mieux qu’on soit amie. Parce qu’être maman, c’est plus de stress que je pouvais imaginer et mon doux que j’aimerais que tu l’acceptes comme moi afin qu’on se soutienne plutôt qu’on se juge. Comme toi, mon univers s’est bouleversé et mon bébé en est devenu le centre.

Et vous, comment gérez-vous les jugements envahissants?