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L’hyperparentalité

Etre un hyper parent, c’est vouloir tout faire, trop, tout le temps, plus que bien. Parfaitement, plus exactement.

C’est se comparer aux autres, dénigrer les autres, les juger parce que leurs façons de faire entre en conflit de valeurs avec les nôtres, aussi.

Audelà des superwoman et superman, on veut être des hyperparents

Audelà des superwoman et superman, on veut être des hyperparents

« Ça prend un village pour élever un enfant », disait le dicton africain.

Étrangement, c’est l’inverse qu’on observe ; isolement, désir de tout réussir seul, peur de demander de l’aide. Par pudeur ? Par orgueil ? Par peur du jugement d’autrui ?

Et on cherche à tout prix des réponses à  nos angoisses existentielles et…parentales. Plus précisément, on cherche la BONNE réponse. On cherche dans les médias, dans les articles scientifiques, sur les blogues de parents. On se fie (trop) aux spécialistes, on fait confiance les yeux fermés, pourvu qu’on nous fournisse une réponse, LA réponse, LA vérité.

Mais on oublie qu’il y a probablement autant de vérités que de parents, de façons de faire que de types de personnalité, de vécus, de souvenirs, de contextes socioéconomiques, socioculturels, alouette.

On cherche à compenser comme parent ce qu’on n’a pas reçu comme enfant. On cherche à se réparer.

On confond “responsabilité parentale” et “culpabilité parentale”.

On oublie qu’on a le droit de craquer, parfois. D’en avoir ras le pompon. Que notre imperfection ne fait pas de nous des “parents indignes”. D’ailleurs, cette expression se voulant humoristique au départ a fini par, elle aussi, générer de la culpabilité.

On veut tellement plaire à autrui, se conformer, paraitre, éviter le jugement qui fait si mal qu’on oublie qu’au fond, on s’en fout, des autres. Même si on n’entend plus que leurs voix dans notre tête. Tellement qu’on n’entend plus la voix la plus importante : la nôtre. Nos valeurs, nos croyances, nos « feelings ».

Mais bon. Dans toutes les sphères de notre vie, on nous a appris, dès la garderie, à ne pas penser par nous-mêmes, à se conformer sans (se) poser de questions, à faire comme les autres, non ? Et c’est ce qu’on tente de faire, consciemment ou pas, en cherchant désespérément des réponses à l’extérieur de soi. « Que font les autres parents ? Suis-je normal(e) ? ».

On a oublié, oui, de se fier à nous. De nous faire confiance.

Scoop : un livre sur le sujet paraitra cet automne chez Guy St-Jean. Et c’est moi qui l’aie écrit.