Ce matin, l’homme avec qui je partage ma vie m’a fait pleurer.
Non pas qu’il ait été irrespectueux envers moi. Non pas qu’il ait été délibérément méchant avec moi. Non.
Ce matin, l’homme avec qui je partage ma vie m’a appris qu’hier soir, aux alentours de minuit, un Homme armé avait tiré sur d’autres Hommes, alors que la nouvelle première ministre savourait sa victoire devant ses partisans, au Métropolis.
Étant encore au lit à ce moment, je me suis levée. Je me suis dirigée dans le salon, où j’ai allumé la télévision. Et j’ai vu. J’ai vu deux gardes du corps prendre Madame Marois par le bras et lui dire : « V’nez-vous en, Madame ». Et j’ai saisi l’incompréhension de cette dernière : « Mais qu’est-ce qui arrive? ».
Et j’ai pleuré. J’ai pleuré la violence, j’ai pleuré un événement qui se voulait heureux, j’ai pleuré le choc des émotions contradictoires, j’ai pleuré la mort d’un Homme, j’ai pleuré le traumatisme d’autres Hommes, j’ai pleuré l’incompréhension collective.
L’Homme qui a tiré…pourquoi l’a-t-il fait? S’oppose-t-il à la souveraineté? En veut-il à une femme d’être première ministre? À un peuple de l’avoir élue? Allez savoir.
Pour visionner la vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=GyAD73jLYOY
-Stéphanie Deslauriers
