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Dis-moi combien tu pèses, je te dirai à quel point tu es heureux

Je viens de me faire « flusher » par une abonnée (ou plutôt, une ancienne abonnée) de mon compte Twitter.

J’ai écris un commentaire sur mon compte comme quoi j’en avais assez des pubs où on nous incite sans cesses à maigrir. Et j’ai ajouté « Aimez-vous comme vous êtes! ». Ce que n’a pas apprécié cette abonnée.

J’ai rapidement insisté sur le fait que c’est bien le message de ces pubs qui m’achalent; comme si on ne pouvait pas s’aimer avec un surplus de poids! Comme si le bonheur était inversement proportionnel à notre poids!

Ça n’a pas semblé lui plaire davantage, car des commentaires du type « T’aimerais-tu si tu pesais 250 libres? » me sont arrivés en rafale de sa part. Et je me suis dit qu’on s’était gouré quelque part.

Que je pèse 130 livres ou 300 livres, si je ne m’aime pas, je ne m’aime pas. Et si je pèse 130 livres et que je n’ai pas confiance en moi, je trouverai bien une façon de ne pas aimer mes pieds, mon nez, la forme de ma bouche, la disposition de mes dents. Mais tout cela n’est que le reflet de l’amour que l’on se porte à soi-même, de l’estime que l’on s’accorde au plan physique, certes, mais au plan psychologique.

Le fait de ne pas s’apprécier physiquement n’est qu’une manifestation de quelque chose de plus profond, non? Qui fait en sorte que peu importe à quoi je ressemblerai, je ne m’aimerai pas plus. Et c’est un leurre que de penser qu’en étant mince, ou plutôt, en correspondant à des standards de beauté, on sera davantage heureux.

Je ne fais que penser à toutes ces vedettes d’Hollywood, maigres à faire peur, riches à craquer, entourées au point d’en étouffer. Sont-elles plus heureuses? Probablement pas, si l’on regarde le taux de toxicomanie, de troubles alimentaires et de santé mentale présents dans cette population.

Alors, si je pesais 250 livres, je ne m’aimerais davantage pas plus que maintenant. Ni moins. Mais comment le savoir?

-Stéphanie Deslauriers